Ficelle n° 67 : Comment faites-vous pour prendre la parole ?

« Montrez de l'énergie dès le départ, votre public la ressentira et vous suivra. » (Claudine Levêque)

Souvent la question étonne puis très vite on se rappelle l'importance d'une main levée, d'un toussotement pour attirer l'attention, d'un changement de posture ou plus malheureusement, toutes ces fois où la parole nous est juste passée sous le nez ! Dans son ouvrage, Parler en public avec plaisir, Claudine Levêque apparente la prise de parole à un plongeon. C'est un geste vocal précis. Il mobilise le corps dans sa pleine présence comme le plongeur, sur le bord du bassin, se rassemble pour mieux bondir. C'est « l'attaque ».

L'attaque obéit à trois exigences :

  • Un son fort

Il porte sur le premier groupe de sons de votre parole.

Par exemple, «  La conclusion à laquelle arrive madame .... « Nous avons entendu... » « Si nous envisageons... ». 

L'intensité sur ce premier son n'implique pas un ralentissement. Le reste du groupe de mots reste fluide.

Nous dirons : « Sentir l'impact de cette force » et non « Sen...tir »

 

Pour vous exercer, vous pouvez vous entraîner au rayon boucherie.

« Trois tranches... » ou pour demander l'addition « Monsieur... »

L'effet est garanti !

 

  • Une note centrale

C'est ce que l'on appelle une voix posée, ni trop haut perchée ni rengorgée. Nous confondons facilement « son fort » et « cri ».

Faire une attaque dans un cri risque de vous exposer aux sourires grimaçants de vos interlocuteurs qui se sentiraient agressés.

La note centrale est généralement celle que vous entendez lorsque vous faites un raclement de gorge avant de parler.

 

  • Un effort de présence maximal

Essayez donc de donner de l'énergie, couché dans le fond de votre chaise ou affalé sur vos dossiers !

Notre expérience nous montre combien la posture est importante et combien parfois nous ne savons plus ce que nous faisons de notre corps parlant !

Ce qui exige un bout d'entraînement à partir d'un exercice précis.

 

L'exercice de la chaise

Nous vous proposons donc de vous asseoir sur le premier tiers de votre chaise, le dos droit sans pour autant donner du menton ou bomber le torse. Droit comme si votre colonne vertébrale était traversée par un fil qui vous reliait au plafond. Les épaules sont basses. Le menton est légèrement baissé. Vos pieds sont posés sur le sol, parallèles, dans le prolongement de votre bassin. Percevez votre respiration, ralentissez-la. Vous vous trouvez bizarre, tout autre ?

Il y a de quoi.

Perdus dans l'agitation quotidienne, nous en oublions si souvent comment, pourquoi et de quoi nous sommes faits !

Laissez-vous gagner par ce calme intérieur.

Si vous êtes devant votre bureau, les mains sont posées sur la table mais elles ne servent en aucune manière d'appui; nous sommes construits pour tenir debout.

Dans cette posture, vous ressentirez déjà un autre rapport à l'autre. Vous retrouverez votre autorité naturelle, celle par et pour laquelle vous avez appris à prendre la parole dès votre plus jeune âge.

 

Prêt à vous entraîner ?