Clé n°110 : Comment diminuer mon empreinte web ? (Partie 1/3)

Ce n’est plus un secret de polichinelle : aujourd’hui, tous nos faits et gestes sont bel et bien enregistrés (à notre insu) quelque part en ligne, dès que nous démarrons un smartphone ou un ordinateur connecté.

Ce qui nous trahit (et nous révèle publiquement) c’est l’identification « unique » de notre dispositif sur le web, communément appelé l’adresse IP (pour Internet Protocol) et qui est constituée d’une série de 4 (ou 6) nombres à trois chiffres, séparés par des points.
Exemple :    192.168.100.200

Concrètement, dès que l’ordinateur démarre, une adresse IP lui est attribuée. Ensuite, lors de chaque recherche sur internet, par exemple, via Google©, l’adresse IP (qui identifie donc le dispositif connecté) est communiquée à Google©, permettant à ce dernier de savoir exactement d’où vient la recherche (quel dispositif ?  Appartenant à qui ?  Quelle adresse ? Quel point d’accès ? …). Bref, Google© (comme tous les autres acteurs du web d’ailleurs) peut savoir qui cherche quoi, dans quelle région du monde, à n’importe quelle heure de la journée !

La bonne nouvelle est que grâce à cette technique, mon expérience web se voit augmentée. De jour en jour, de mois en mois, l’internet décortique et analyse mes recherches ainsi que toutes mes visites de site web, ce qui, permet de recevoir des messages personnalisés, des notifications de rappels, des propositions commerciales adaptées à ma situation (et surtout à mes envies), certains feront mouche, d’autres beaucoup moins : ils finiront dans les messages indésirables (spam en anglais).

La mauvaise nouvelle est plus pernicieuse, et se dévoile sur du plus long terme. À partir de mon historique de recherche internet et de mes visites, sur une période de quelques mois, voire plusieurs années maintenant, les algorithmes sont capables aujourd’hui de dresser une carte sociale de mes relations (Facebook©, LinkedIn©, Instagram©…), de définir mon profil de consommateur, de déceler mes envies, voire de les anticiper !  C’est effrayant d’imaginer que certains acteurs du web nous connaissent déjà mieux que nous-même !  

Cette adresse IP, évoquée plus haut, est à l’origine de bien de conséquences incalculables liées à notre vie privée et celle de notre entourage : notre utilisation régulière, parfois intensive, de l’internet a fait de nous de « parfaites » petites fourmis, courageuses et besogneuses, à la solde des grands acteurs du web. En postant nos récits et photos, poèmes et commentaires, en cliquant sur des étoiles dorées, des pouces levés, des émoticônes, des publicités,… en jouant aux jeux en réseaux, en partageant des liens, en s’inscrivant sur des tas de services différents, qui nous profilent et géolocalisent, nous accomplissons, sans le savoir, un travail colossal d’alimentation de données personnelles dans cet internet boulimique, qui veut en savoir toujours plus sur nos habitudes et nos relations, cet internet déjà appelé le Big Data.

La vie privée n’existe plus quand on est connecté !