Ficelle n° 129 : Arrêtez-moi, je vais faire un carnage !

Ficelle n° 129 : Arrêtez-moi, je vais faire un carnage !

Le fleuve le plus abondant ne peut ajouter une goutte d'eau à un vase déjà plein. 

Léon Tolstoï

Vous aussi vous connaissez ces moments où la goutte d'eau fait déborder le vase ? Quand la plus petite frustration devient la frustration de trop : la voiture de devant qui n'avance pas, la clé qui tourne mal dans la serrure, le cheveu qui frise sous la pluie, les affaires des enfants qui traînent dans le hall d'entrée et/ou le repas pas prêt, c'est trop, ça y est, vous voilà prêt à faire un carnage et à vous défouler sur le premier qui aura le malheur de croiser votre route !

Votre forfait accompli, vous vous sentez soulagé et un peu plus détendu. Vous avez la sensation d'avoir mis vos limites et de vous être exprimé. Mais bien souvent cet état de détente ne dure pas, il est vite rattrapé par la culpabilité ! Vous vous rendez compte alors que vous avez exagéré, que ce n'était quand même pas si grave et que l'autre à qui vous vous en êtes pris n'avait pas grand-chose à voire dans l'histoire. Pendant ces quelques instants de colère intense et disproportionnée, vous avez endossé le rôle du Persécuteur. Ce rôle nous donne la sensation de nous affirmer, mais nous le faisons alors au dépend de l'autre, avec agressivité.

Pour comprendre ce qu'il se passe, il faut d'abord faire un petit retour en arrière sur votre journée. Vous remarquerez que le Persécuteur s'exprime plus souvent dans le cadre privé et en fin de journée. Auriez-vous eu par hasard une journée difficile ? Des difficultés à mettre vos limites ou vous faire entendre ? Pire encore, vous vous êtes entendu dire " oui " alors que vous vouliez dire " non " ? Il semblerait que vous avez alors passé la journée à jouer au Sauveur. Cet autre rôle, nous l'endossons lorsque nous voulons faire plaisir aux autres alors même que ça ne nous arrange pas. Ce rôle du Sauveur nous pousse à accepter plus que ce que nous sommes capables. Résultat, la coupe est pleine et c'est bien souvent à la maison, ou en tout cas en dehors du travail, qu'elle a besoin de se vider. Le Sauveur devient alors Persécuteur.

Que faire alors ?

Première étape : apprendre à mettre ses limites avec assertivité sur votre lieu de travail. Vous trouverez dans nos formations des outils qui vous permettent d'exprimer vos besoins et de dire de vrais non, sans agressivité.

Si c'est trop tard, que vous êtes prêt à exploser ? Alors faites un arrêt sur image, isolez-vous quelques instants. Prenez le temps de 3 respirations, les plus calmes possibles et posez-vous les questions suivantes :

  • Qu'est-ce qui me met dans cet état là ?
  • De quoi ai-je besoin maintenant ?
  • Est-ce que je vais répondre à mon besoin en m'en prenant à l'autre ?
  • Comment puis-je faire autrement ?