Ficelle n° 127 : Confortable dans l’inconfortable

Ficelle n° 127 – Confortable dans l’inconfortable

« L’inconfort est une invitation à faire évoluer ses habitudes… »

Que diriez-vous si vous deviez écrire vos rapports sur une machine à écrire en utilisant des carbones pour produire plusieurs copies ? Obsolète ? Inefficient ? Rétrograde ?

Nous sommes d’accord, la technologie a évolué et le fait de s’y être adapté nous permet aujourd’hui d’être plus efficace. D’une façon générale, l’adaptation au contexte est une condition nécessaire et non suffisante pour maintenir un certain équilibre. Pourquoi alors nos organisations continuent t’elles à vouloir gérer des situations neuves et inédites avec des méthodes d’un autre âge ? La réponse est sans doute à trouver dans nos habitudes personnelles ainsi que celles de nos organisations ; nos cultures d’entreprise étant la résultante de la sédimentation de ces dites habitudes.

Les situations neuves et inédites auxquelles nos entreprises sont confrontées résultent d’une part de l’évolution technologique, d’autre part du besoin de performance attendu sur le marché des capitaux. Nous vivons à l’heure des universités sans bâtiment, des chaînes d’hôtels sans patrimoine, des sociétés de taxis sans voiture (Udemy, Airbnb, Uber) ; la capitalisation de Facebook est aujourd’hui de plus de 520 milliards de dollars dans un contexte économique à bout de souffle.

Notre cadre est caractérisé par davantage de volatilité, d’incertitude, de complexité et d’ambiguïté. Les méthodes issues du Taylorisme, la culture et les habitudes qui en découlent sont autant de freins à notre bien-être. Nos méthodes et nos habitudes doivent évoluer pour nous permettre de nous adapter à ce nouveau contexte, de devenir confortable dans un monde en mouvement. Oui mais, comment ?

En prenant conscience de nos habitudes personnelles face à ce monde incertain, en les faisant évoluer :
- Le changement n’est pas la phase de transition entre deux situations stables mais bien est un état permanant, nous devenons nomades.
- Il y a des inconnues inconnues, il est n’est pas possible de tout maitriser.
- Nos cartes mentales limitent notre compréhension et influence notre perception, en prendre conscience permet de les faire évoluer.

En observant de façon critique notre organisation, en faisant place à l’expérimentation :
- La culture de l’entreprise limite le changement et la diversité : on a toujours fait comme cela, il est de bon ton de faire ainsi.
- L’énergie potentielle est immense si l’on considère le potentiel de chaque collaborateur mis en ressource pour se réaliser pleinement, quelle est l’énergie cinétique réellement libérée ?
- En laissant de l’espace à l’expérimentation, on laisse de nouveaux liens se créer entre les collaborateurs, de nouvelles idées naitre, une force nouvelle se créer

En comprenant le système dans lequel nous nous inscrivons, en s’y adaptant :

- Nous opérons dans un système complexe non linéaire, plusieurs futurs sont possibles pour lesquels nous ne maitrisons pas tous les leviers.
- Lors de la résolution de problèmes, nous trouvons de brillantes solutions pour estomper les symptômes, mais souvent le problème de fond reste.
- L’utilisation des outils de l’analyse systémique permet de cartographier les relations entre les éléments du système et ainsi d’agir sur le système à meilleur escient.

Etes-vous prêts à embrasser la volatilité, l’incertitude, la complexité et l’ambiguïté ? Devenir confortable dans l’inconfortable ?