Ficelle n° 124 : Le design thinking, qu’est-ce que c’est ?

Ficelle n° 124: Le design thinking, qu’est-ce que c’est ?

 

« Aussi géniale soit-elle, une technologie seule n’est pas suffisante », David Kelley

Couramment utilisé dans les pays anglo-saxons, le design thinking a fait ces dernières années une percée importante auprès des entreprises françaises, à la recherche de nouvelles façons d’innover face à un marché de plus en plus concurrentiel.

Alors que veut dire « design thinking » ? Si plusieurs définitions co-existent, nous retiendrons la plus usité, celle de l’agence californienne IDEO qui a largement contribué à développer et diffuser cette approche.

« Le design thinking est une discipline qui utilise la sensibilité́, les outils et les méthodes des designers pour permettre à des équipes multidisciplinaires d’innover en mettant en correspondances attentes des utilisateurs, faisabilité et viabilité économique. ». Tim Brown, CEO d’IDEO.

Bien entendu, ce n’est pas une approche nouvelle. Satisfaire les attentes des clients et assurer la rentabilité sont (pratiquement) toujours au centre de la stratégie commerciale et cela n’est pas donc en soi une révolution, notamment dans les approches marketing.

Là où le design thinking peut apporter une approche différente, c’est principalement dans sa « philosophie » de conception, son parti pris par rapport à l’innovation et dans ses méthodes de développement de projet.

  • Une philosophie « human centered » : les projets développés en design thinking se construisent dès le départ avec les utilisateurs du futur produit ou service. Il s’agit d’adopter une posture empathique pour observer et comprendre de façon globale et subtile les comportements des usagers, leurs attentes et leurs besoins non satisfaits. L’utilisation du produit ou service est envisagé comme une expérience globale, que l’on doit rendre fluide et agréable du début à la fin.
    L’objectif est bien de concevoir une offre désirable, c’est-à-dire de ne jamais oublier que l’on créé et innove pour des personnes réelles et non pas pour des « cibles ».
  • Le parti pris par rapport à l’innovation : la volonté de placer l’humain au centre du processus d’innovation s’accompagne d’une réflexion profonde sur l’usage du produit ou du service développé. Comme le souligne David Kelley, co-fondateur d’IDEO et co-fondateur de la d.school à l’université de Stanford, « aussi géniale soit-elle, une technologie seule n’est pas suffisante ». Le produit ou service doit être pensé dans son écosystème afin de pouvoir répondre de façon efficace et intuitive à l’utilisation qu’en fera le client, ceci afin d’en faciliter son appropriation. Il s’agit de concevoir une offre faisable, c’est-à-dire fonctionnelle et réalisable techniquement.
  • Enfin, ce produit ou service doit être viable d’un point économique. En cela, le design thinking rejoint les principes de l’économie de fonctionnalité dont l’un des buts est de créer de la valeur d’usage la plus élevée possible afin d’atteindre une meilleure compétitivité, tout en ayant une attitude raisonnée en matière des ressources matérielles et d’énergie.

Pour résumer, le design thinking peut fournir aux entreprises une façon différente d’innover en concevant des solutions à partir des besoins des usagers tout en utilisant la technologie de façon pertinente. What’s else ?