Ficelle n° 120 : Les différents chemins de l’innovation

Ficelle n° 120 : Les différents chemins de l’innovation

« Le progrès ne vient pas seulement sous forme de grands bonds, mais aussi de centaines de petits pas »

Walter Isaacson

Innovation. Qui n’a pas entendu parler d’innovation et de son incantation « il faut innover » ?
Mais qu’entendons-nous par innovation et quels sont, pour l’entreprise, les chemins possibles pour développer et encourager l’innovation ?

Tout d’abord, un bref retour aux sources étymologiques : du latin in, dans et novare, rendre nouveau, renouveler, refaire, restaurer, transformer, changer.
On voit déjà bien ici que les formes de l’innovation peuvent être multiples et que les notions de nouveauté et de changement sont à nuancer.

Cependant, deux grands types d’innovations existent, ou co-existent.

L’innovation incrémentale :

Elle consiste à améliorer un produit, un service ou un procédé existant. Il s’agit d’apporter une évolution en implémentant le changement afin de rester compétitif. On peut parler ici d’innovation à petits pas successifs. Moins spectaculaire que l’innovation de rupture, l’innovation incrémentale permet néanmoins d’initier au sein de l’entreprise un esprit de changement, sans brusquer les différentes parties prenantes et en minimisant les risques et la peur de l’échec. Ce processus d’innovation continue, permet aussi à l’entreprise de réaffirmer son positionnement en apportant une plus value neuve à son offre.

La haute définition et les écrans plats ont été des innovations incrémentales apportées au secteur des téléviseurs. Ces améliorations ont optimisé l’expérience de l’utilisateur en la rendant plus confortable et qualitative.

L’innovation de rupture :

On perçoit bien dans le mot rupture, l’idée de bouleversement et de changement profond de l’existant. Au-delà du changement de technologie, on peut parler de rupture lorsque le changement affecte les habitudes d’usage de l’utilisateur et créé ainsi un nouveau paradigme d’utilisation.
L’exemple des réseaux sociaux est connu et illustre bien ces changements profonds d’usages. Tout en s’appuyant sur une technologie existante mais en la développant plus avant, les réseaux sociaux ont permis une utilisation tout à fait nouvelle des technologies web. L’utilisateur était désormais acteur et producteur de contenus à partager. L’information n’était plus uniquement « reçue » par le consommateur, elle a été créée par lui.
Le commerce en ligne est également une illustration d’une innovation de rupture technologique mais aussi une rupture sur la façon d’envisager le commerce qui a profondément transformé le secteur de la vente.

Les enjeux des innovations de rupture sont doubles. D’un côté, si elle est réussie, ce type d’innovation peut procurer à l’entreprise une démarcation concurrentielle considérable.
Prenons ici l’exemple d’Apple et de Steve Jobs dont les innovations de rupture successives jusqu’à sa disparition ont révolutionné l’usage du numérique pour le grand public, de l’ordinateur personnel à la musique en passant bien entendu par la téléphonie.

De l’autre côté, l’innovation de rupture, de par sa nature inédite, demande d’adopter une attitude courageuse par rapport aux risques et à l’incertitude. Elle demande une vision ambitieuse et à contre-courant, et peu déstabiliser, voir effrayer les équipes (employés, dirigeants, bailleurs de fonds…). Il est donc nécessaire de savoir s’entourer de personnes compétentes et à l’esprit ouvert qui pourront mener à bien un processus non seulement d’innovation mais aussi de diffusion sur le marché.

Par rapport à ces deux chemins d’innovation possibles, existent différents types d’innovations, portants sur différentes facettes des activités d’une entreprise.
Définies par l’OCDE, elles concernent :

  • l’innovation de produit : il s’agit ici de l'introduction d'un bien ou d'un service nouveau.
  • l’innovation de procédé : la mise en œuvre d’une méthode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée.
  • l’innovation de commercialisation : la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit.
  • l’innovation d’organisation : la mise en œuvre d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme.

Comme vous le voyez, l’innovation embrasse plusieurs horizons et recouvrent des possibilités d’application diverses selon les besoins particuliers des entreprises.

Et vous, quelle aventure souhaitez-vous mener ?