Clé n°118 : Qui tire réellement les ficelles de la toile ?

Clés n° 118 : Qui tire réellement les ficelles de la toile ?

Qui tire réellement les ficelles de la toile ?

Au travers de l’histoire de l’Humanité, le pouvoir a trouvé ses racines dans des terreaux bien différents : il y a des centaines de milliers d’années, le pouvoir appartenait à celui qui détenait le feu, puis le pouvoir est passé aux mains de ceux qui détenaient les matières premières, puis à ceux qui possédaient les plus grandes armées, parfois il suffisait juste d’être né dans la « bonne » famille,… plus récemment, le pouvoir est devenu politique, actuellement il est aussi économique, pensons aux grands groupes industriels engendrés depuis quelques dizaines d’années.

Depuis l’ère du web 2.0, qui se caractérise par le fait que nous sommes devenus acteurs de l’internet – nous postons des textes, des photos… nous commentons, nous partageons, nous dévoilons, nous votons, nous participons, etc., le pouvoir politico-économique se dote d’une nouvelle source de revenus : l’information ! Celui qui détient l’information détient le pouvoir…

Il suffit de regarder du côté des grandes sociétés de la Silicon Valley cotées en bourse, qui génèrent des milliards de dollars de chiffre d’affaires. Les Google©, Microsoft©, Apple©, Facebook©, Instagram©, Amazon©,… on les surnomme les « grands » ou les « majors » du web, car l’essentiel de leurs activités se base au niveau du web, et plus particulièrement du web 2. Ce web 2 qui se nourrit de toute cette information que nous sommes occupés, telles de petites fourmis besogneuses, à leurs fournir, au travers de la galaxie d’applications, de services en tout genre, de jeux et de plateformes d’échanges – réseaux sociaux en tête – etc.

On peut considérer que les majors du web 2 nous « pondent » tellement d’applications utiles à notre survie, qu’il est de plus en plus difficile d’échapper aux ramifications de cet internet de plus en plus intrusif. Qui peut aujourd’hui encore partir en vacances sans GPS ? Qui peut se passer d’une adresse de messagerie en ligne ? Qui n’a jamais fait une seule réservation en ligne ? Qui n’a ni compte Facebook, ni compte sur un autre réseau social ? En d’autres mots, nous sommes de plus en plus « condamnés » à nourrir la toile – comment en réchapper ?

En une dizaine d’années, depuis l’aube du web 2, aux alentours de 2003-2004, nous avons généré un continent considérable de données personnelles et impersonnelles dans le réseau des réseaux. Ce continent est appelé aujourd’hui le « big data », une masse inimaginable de données, stockées et partagées dans un nombre impressionnant de centre de données, détenus par… les majors du web! Ce phénomène a été identifié depuis quelques années par les spécialistes du web, ce « big data » permet aujourd’hui de déduire des analyses très précises et détaillées. A l’aide de logiciels d’analyse spécialisés, il a déjà été prouvé qu’on pouvait extraire du big data la meilleure recette jamais élaborée pour fabriquer du rhum !

Aux Etats-Unis, la société Bisnode Big Data Analytics s’est spécialisée dans la prédiction des résultats sportifs, rendue possible grâce à l’analyse et la confrontation de millions de données concernant deux équipes de football par exemple.

Le monde médical s’y intéresse aussi : en croisant les résultats de recherches scientifiques, du monde entier, les logiciels spécialisés peuvent déduire les traitements les plus efficients par rapport à une maladie ou une infection donnée.

Les assureurs peuvent aussi affiner leur modèle de police et de remboursement des victimes, en croisant les péta-octets de données des tendances des moments dans l’année où les risques d’intempéries sont plus élevés par exemple.

Le big data est devenu une source d’information colossale, permettant de déduire des choses inédites – Une boule de cristal ? Un bâton de sourcier ? Une encyclopédie sociale mondiale intergénérationnelle ? Un outil marketing planétaire hypersophistiqué ? Un big brother tentaculaire auto généré par la communauté ? – et d’ainsi permettre de générer des revenus considérables voire incommensurables… les majors du web 2 l’ont déjà bien compris depuis longtemps !

Le pouvoir leur appartient désormais aussi !